La ludopathie : quand on fait un crédit pour jouer au poker ou au casino

La maladie du jeu existe, la ludopathie. Les personnes atteintes, pour continuer à jouer à des jeux d’argent, sont prêtes à faire des crédits, à emprunter, afin de continuer à assouvir leur dépendance.
À jour le 31 janvier 2023

Définition, selon la Loi française, de jeu de hasard : « est un jeu de hasard un jeu payant où le hasard prédomine sur l’habileté et les combinaisons de l’intelligence pour l’obtention du gain ».

Les jeux d’argent en ligne favorisent le surendettement

La maladie du jeu a un nom : c’est la ludopathie. Le ludopathe, personne souffrant de ludopathie peut se reconnaître lorsque le jeu devient pour lui progressivement un besoin plutôt qu’un plaisir, que ce besoin est plus fort que sa volonté d’arrêter, même si les conséquences sont néfastes, autant pour le joueur que pour ses proches. Cette maladie psychiatrique, également connue sous le nom de « jeu compulsif » ou « jeu pathologique » est reconnue depuis 1980 par l’association psychiatrique des États-Unis. En tant que maladie, il faut bien comprendre que les personnes qui en sont affectées n’ont plus le même jugement qu’une personne non affectée par le jeu, et ont des comportements qui semblent totalement illogiques.

Crédit pour jouer, jeu à crédit

Lorsqu’une personne en vient à vouloir faire un crédit pour jouer, pour parier, elle est clairement atteinte de ludopathie. Il n’y a aucune raison valable pour faire un crédit pour jouer ! Il n’y en a pas mathématiquement, il n’y en a pas moralement.

Statistiquement, les chances de récupérer l’argent du crédit en jouant sur des sites de paris en ligne ou de casinos est pratiquement égal à zéro.

Un Casino
Un Casino

Il n’y a donc bien évidemment aucune société de crédit qui prête de l’argent pour jouer au casino. Le joueur compulsif, à la recherche d’argent, qui sait que ce qu’il fait n’est pas normal, va inventer d’autres raisons pour faire ce crédit. Les crédits à la consommation classiques, affectés à l’achat d’un bien en particulier (une télévision, une voiture) ne lui sont pas accessibles pour assouvir son besoin de jouer. Il n’y a qu’un seul crédit possible au ludopathe : le crédit renouvelable. Ici, point de justificatif, l’argent est relativement simple à obtenir pour peu qu’on ne soit pas interdit bancaire. En revanche, les taux d’intérêts sont prohibitifs : on frôle souvent les 20% !

A ce tarif, quitte à emprunter pour pouvoir continuer à jouer, mieux vaut le faire auprès de ses proches, un simple crédit entre particuliers. Mais cette pratique est bien sûr dangereuse, et le joueur le sait bien. Il faut mentir car aucune personne ne prête de l’argent pour jouer au casino. Le risque de perdre ses amis, sa famille est alors ici considérable !

L’article 30 de la loi n° 2010-476 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne, publiée au Journal Officiel du jeudi 13 mai 2010, interdit quoiqu’il en soit purement et simplement le jeu à crédit.

Il est interdit à tout opérateur de jeux titulaire de l’agrément mentionné à l’article 21 ainsi qu’à tout dirigeant, mandataire social ou employé d’un tel opérateur de consentir des prêts d’argent aux joueurs ou de mettre en place directement ou indirectement des dispositifs permettant aux joueurs de s’accorder des prêts entre eux. Le site de l’opérateur agréé de jeux en ligne ne peut contenir aucune publicité en faveur d’une entreprise susceptible de consentir des prêts d’argent aux joueurs ou de permettre le prêt entre joueurs, ni aucun lien vers le site d’une telle entreprise.

Crédit gratuit pour jouer

En tant que moyen promotionnel de leur site de jeu d’argent, certaines sociétés du jeu « offrent » des sommes d’argent comme « cadeau de bienvenue » aux nouveaux joueurs. On propose donc d’offrir aux nouveaux adhérents une somme d’argent pour tester le site, et le pari en ligne. C’est pour moi, et pour le blog du crédit, une pratique commerciale néfaste ! C’est une incitation même à aller vers le vice. Le site joue le rôle de la personne qui offre sa première cigarette à un adolescent, pour vous faire une idée, ou du premier joint.

Obtenir un crédit quand on joue à des jeux d’argent

Je lisais récemment sur un forum le récit d’une personne, qui demandait un crédit à sa banque, alors qu’il jouait à des jeux d’argent. Cette personne n’était pas ludopathe, elle n’était pas une « toxico des jeux de hasard ». Mais son banquier, étudiant son relevé de comptes, à vu qu’il jouait aux jeux d’argent, et a tout simplement refusé de lui accorder son crédit. Le banquier en a parfaitement le droit, s’il estime que le profil de son client est trop risqué. Les banques ne sont pas une institution de charité, et de plus en plus sont responsabilisées en cas de prêts trop laxistes : il est presque normal qu’elle refuse de prêter de l’argent à quelqu’un qui présente des comportements à risque.

Les banques empêchent, mine de rien, beaucoup de gens de faire des bêtises, ou de se retrouver avec un dossier de surendettement de la Banque de France sur le dos. Avant de jouer d’importantes sommes d’argent aux jeux de hasard, il faut donc réfléchir, même si on n’est pas dépendant (ou que l’on croit que l’on ne l’est pas).

La ludopathie : comment devient-on « accro » au jeu d’argent ?

Tout commence par une simple envie. Avec le secret espoir de gagner une fortune. C’est un euromillions, un ticket de grattage, une partie de poker… et le premier gros gain, le « Big Win ». Pour certains, le fait d’avoir gagné la première fois déclenche la ludopathie. Le joueur a alors l’impression qu’il a été « choisi par la chance », et se sent différent. La sensation du risque, puis du gain devient euphorique. Un joueur est ainsi quelqu’un qui cherche à avoir des sensations, à revivre une expérience. La plupart des gens ne vont pas plus loin, et ne développent pas de dépendance. En revanche, chez certains sujets fragiles psychologiquement, qui ont des troubles anxieux, de l’humeur, ça peut mal se passer.

Une dépendance est caractérisée par un état de besoin impérieux de consommer une substance ou de faire une activité, et par la nécessité d’en augmenter la fréquence ou la dose afin d’en maintenir l’effet et d’éviter l’état de manque : le joueur, selon cette définition, ne fera que s’enliser dans la spirale infernale du jeu, jouant des sommes d’argent de plus en plus importantes, juste pour continuer à avoir la même adrénaline à chaque partie, la même sensation.

Après ce premier gain de départ, le joueur excessif veut donc répéter ce gain, cette sensation. Il le répète à l’infini, et a l’illusion de contrôler le hasard, que « demain, je vais me refaire ». La croyance absolue en un gain rapide qui permet de combler tout l’argent dépensé dans le jeu est une des caractéristiques du joueur.  La perte de contrôle est évidente pour les proches, ce dont le joueur n’a pas conscience lui-même.

Le ludopathe a donc toutes les caractéristiques d’un toxico-dépendant, sans avoir besoin de consommer des stupéfiants. C’est une addiction sans drogue, sans substances, si on peut dire. Il a été prouvé par des études que les personnes dépendantes du jeu présentent bien souvent d’autres dépendances : à peu près la moitié des joueurs pathologiques qui suivent un traitement ont également un problème avec l’alcool ou les drogues. En France, on n’a pas les chiffres exacts du nombre de joueurs compulsifs. 1 à 2% selon une étude, 600 000 personnes selon une autre étude. Quoiqu’il en soit, les chiffres sont énormes, et la dimension du problème est très bien cachée : seuls 10% des accros du jeu se font aider.

Lorsque le joueur excessif ne peut plus jouer, il ne lui reste plus beaucoup de solutions. Il peut soit être poussé vers le crime, avec 20% des joueurs compulsifs qui commettent des actes de délinquance (comme par exemple faire de faux chèques ou voler pour jouer), soit se suicider, soit appeler à l’aide. Des études montrent des taux de dépression de l’ordre des 70% chez le joueur compulsif, et 20% de tentatives de suicides parmi ceux-ci.

Sociologiquement, le joueur atteint de ludopathie est plutôt un homme (80% des ludopathes), entre 25 et 50 ans, avec des enfants, ouvrier ou employé, avec un salaire moyen de 1500 euros. Les personnes sans activité (chômeurs, retraités…) sont quand à eux presque 30% des ludopathes. On le voit, les personnes atteintes de cette addiction sont des gens normaux, de classes modestes voire pauvres. La quasi-totalité des joueurs est endettée. A bien y penser, c’est naturel, l’appât du gain par le jeu de hasard a beaucoup moins d’attrait lorsque l’on est riche : c’est plus facile de faire des jeux de hasard et d’argent un simple divertissement.

Pour confirmer ces données statistiques issues de plusieurs études, qui ne sont pas des chiffres officiels de l’état, nous avons également utilisé un outil statistique, AdPlanner, qui permet de voir le type de personnes fréquentant un site. Nous avons donc regardé le public d’un BetClic.fr, et les données du tableau ci-dessous pour le mois d’août 2010 sont éloquentes, même si elles ne sont pas à 100% fiables.

graphiques sur le trafic de BetClic
Graphiques sur le trafic de BetClic

Solutions pour ne plus parier en ligne ou jouer au casino

La ludopathie est une maladie, on l’aura compris. Et toute maladie a un traitement, auquel il faut se soumettre. La première chose à faire, lorsque l’on reconnaît qu’on a un problème avec les jeux d’argent, c’est de trouver de l’aide.

Téléphoner au 09 74 75 13 13 en premier lieu.

Ce numéro, disponible de 8h à 2h, n’est pas surtaxé. A l’autre bout du fil, des professionnels écoutent et aident les joueurs malades ou leurs familles, indiquant les prochaines étapes à suivre désormais dans ce combat contre cette dépendance. On trouvera ce numéro sur à peu près tous les sites de bookmakers en ligne.

On peut également trouver de l’aide auprès de l’association SOS joueur :

Téléphoner au 0810 600 115

Il faut d’abord passer par là pour obtenir l’aide des psychologues, psychiatres, et autres professionnels de la santé. Une aide également de la part d’autres personnes qui sont passées par le vice du jeu.

Pour arrêter de jouer plus que de raison, le soutien de la famille est primordial. Les proches doivent faire preuve de patience, exprimer leurs sentiments, en parlant ouvertement de ce que le jeu leur fait subir. La famille doit également imposer ses limites, et établir une protection des enfants, ainsi que des ressources en argent de la famille.

Par contre, la famille ne doit pas tenter de contrôler le joueur compulsif, ni agir à sa place. Il ne faut surtout pas payer les dettes de jeu, faire du chantage ou l’excuser pour son comportement inacceptable. La punition n’est pas non plus une solution. On le comprend, pour la famille, il est très difficile de gérer un ludopathe.

Interdiction volontaire de jeux

Le moyen le plus radical pour arrêter de perdre de l’argent avec le jeu, c’est de couper le mal à sa source : être interdit de jeu. Il existe plusieurs types d’interdiction de jeu : l’interdiction volontaire, être sous tutelle ou avoir un casier judiciaire. Un casino peut également demander l’interdiction de jeu, si le joueur a triché.

L’interdiction volontaire permet donc au joueur compulsif d’être interdit de jeux, mais, comme son nom l’indique, c’est une démarche volontaire, personne ne peut l’y obliger. La demande doit être formulée auprès du Ministère de l’Intérieur, en adressant un courrier signé avec l’adresse exacte de la personne, ainsi que son numéro de téléphone et une copie d’une pièce d’identité. Dans ce courrier, on indique simplement que l’on désire être interdit de jeu. On est ensuite convoqués pour confirmer l’interdiction qui sera valable pour 3 ans non réductibles dans les casinos, les cercles de jeux et les sites de jeux en ligne autorisés.

L’interdiction volontaire de jeux est assez efficace, car l’accro au jeu l’est presque toujours à un seul jeu. Si on adore la roulette, on ne se rabattra pas sur le poker en cas d’interdiction de roulette, par exemple. Du moins en majorité.

Adresse du service spécialisé du Ministère de l’Intérieur où il faut envoyer son courrier :

Ministère de l’intérieur
Direction des libertés publiques et des affaires juridiques
Bureau des cercles et jeux
Place Beauvau
75800 PARIS Cedex 08

Cette interdiction ne fonctionnera pas dans les boutiques de la Française des Jeux ni dans les hippodromes : on n’y fait pas de contrôle d’identité, au contraire des casinos ou des sites de paris en ligne. Les casinos doivent par contre consulter le fichier national des interdits, en plus de leur propre fichier.

Outre l’interdiction issue du Ministère, un casino a effectivement le droit de refuser l’entrée à des personnes qu’ils jugent ne pas devoir y venir. C’est le fichier ANPR (« à ne pas recevoir ») où chacun à le droit de s’y inscrire également. On peut moduler cette inscription, en disant par exemple qu’on aurait le droit de venir que le vendredi, ou que le premier du mois, etc. C’est un arrangement avec le casino, qui, contrairement à ce que l’on croit, n’a aucun intérêt à avoir beaucoup de joueurs compulsifs.

Le fichier national contenait en 2006 plus de 26 000 personnes. La grande majorité, 90%, sont des interdits volontaires. Les autres sont des interdictions à la demande des casinos, pour tricherie et scandale.

Jeux et paris en ligne en France

La libéralisation des jeux de hasard en France, qui est une transposition d’une directive européenne provoque de nombreux doutes et une grande peur chez les principales associations de lutte contre les dépendances : cette démocratisation, associée aux publicités agressives et à la facilité d’accès au jeu risque d’exploser les statistiques en France des personnes dépendantes du jeu.

Hors, si on lit le troisième article de la loi, on ne peut s’empêcher de penser que c’est une ironie, ou du moins un canular, du moins au premier abord :

1° Prévenir le jeu excessif ou pathologique et protéger les mineurs ;

En quoi la massification de l’accès au jeu d’argent, avec de surcroit d’intenses campagnes publicitaires, qui vont même jusqu’à donner des crédits gratuits pour commencer à jouer prévient le jeu pathologique ?

En revanche, on voit que le business des jeux en ligne est colossal, et en très forte progression. Nous parlons ici de plusieurs milliards d’euros ! Depuis le début des années 2000, les mises des joueurs sur les jeux d’argent ont tout simplement doublé. L’anonymat que permet Internet, le confort et l’accessibilité immédiate a sans doute joué un très grand rôle dans ce développement.

L’Etat semble jouer un double jeu avec les personnes en risque de surendettement. D’un coté, la création future du Registre National des Crédits, un fichier positif où les crédits des particuliers sont inscrits, est applaudie par des associations de soutient aux surendettés. D’un autre coté, la pseudo libéralisation du marché des jeux d’argent en ligne vient à contre courant de la lutte contre le surendettement.

De plus en plus, les français jouent. Il y aurait 9 millions de joueurs en ligne, rien que sur le marché français selon Médiamétrie. 6 internautes sur 10 âgés de 18 ans et plus ont joué à un jeu d’argent au moins une fois au cours des 12 derniers mois, que ce soit sur Internet ou dans un simple bureau de tabac.

Il faut comprendre que cette libéralisation a été maladroite, et qu’elle ne servira probablement pas son principal propos : empêcher de jouer sur des sites « illégaux » afin de lutter contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, selon eux. Il y aurait 5000 à 6000 sites illégaux, avec un marché de 4 milliards d’euros : le seul moyen de taxer une telle manne financière, c’est de la légaliser !

ARJEL

L’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne, ARJEL, est l’entité délivrant l’agrément, permettant à un site d’opérer sur le sol français. Vous le verrez, sur BetClic, Sajoo, Bwin, ils ont tous le petit logo de l’agrément. Si on se penche un peu plus encore sur qui sont les propriétaires d’une part importante des sites qui ont l’agrément, on s’aperçoit qu’ils doivent souvent déjeuner au Fouquet’s…

Les Bookmakers

Les principaux sites de jeux d’argent agréés peuvent se diviser en trois catégories : les sites de paris sportifs, les sites de paris hippiques et les sites de poker. En pari sportif, les plus gros sont BetClic, EurosportBet, Bwin et Sajoo. En pari hippique, nous avons bien sûr le PMU, ZEturf et BetClic Turf. Finalement, en Poker, nous avons Winamax, PokerStars, BetClic Poker, Sajoo Poker et Bwin Poker.

Tous proposent de parier pour un événement particulier, et montrent les cotes pour chaque match, chaque pari.

Pari en direct, le live betting

Ce qui fait tout l’intérêt de jouer à des jeux d’argent sur Internet, c’est sans doute le Livebet. Le site propose de parier au fur et à mesure que l’évènement se déroule. Par exemple, lors d’un penalty pour un match, il est possible de parier la minute précédent le tir au but si le gardien va la rattraper ou pas. Les cotes évoluent au fur et à mesure du déroulement du match. Ceci augmente considérablement l’excitation et l’émotion de jouer et de voir un match ! Cette modalité est en train de prendre de l’ampleur, au vu des émotions qu’elle procure.

Poker en ligne

Le poker est une catégorie à part dans les jeux d’argent. Beaucoup estiment que la part de hasard est ici moindre qu’ailleurs, la part de talent et de maitrise de ses joueurs pouvant influer, et grandement, sur l’issue du résultat. C’est pour cette raison qu’il y a des compétitions professionnelles de Poker un peu partout dans le monde, ce n’est pas que du hasard. D’ailleurs, à ce titre, les joueurs de Poker français sont particulièrement remontés contre cette nouvelle loi, qui les empêche tout bonnement de jouer à l’étranger, car non autorisés par l’ARJEL. Du coup, impossible d’affronter les meilleurs joueurs mondiaux !

Cette impossibilité n’aide pas les joueurs de poker à aller vers la légalité : pour beaucoup, ils préfèrent jouer sur des sites étrangers en jouant contre les meilleurs mondiaux, plutôt que de rester cantonnés à la France. Mais il ne faut pas qu’on s’y trompe : sur une poignée de gens exceptionnels qui arrivent à avoir des gains régulièrement au poker, la grande majorité y perd son compte. Il y aurait en 2010 1,5 millions de joueurs de poker en ligne français.

Astuces pour gagner de l’argent aux jeux de hasard

A la recherche de l’argent facile, il est tentant de croire qu’il y a une méthode pour gagner de l’argent sur les sites de pari en ligne ou de poker. Une méthode magique qui permettrait de gagner à tous les coups de l’argent. Disons le tout de suite : il n’en est rien.

Par contre, il y a des conseils pour bien jouer, car même si c’est du hasard, on peut se baser sur des théories statistiques pour essayer de favoriser un peu plus la chance. Utiliser systématiquement les différents bonus que les sites de jeux donnent de temps à autre est un moyen de jouer sans dépenser d’argent. Mais attention : c’est une pratique commerciale à la limite de la moralité, on donne des bonus pour « rendre accro » les joueurs.

On trouve sur Internet de nombreux sites donnant des méthodes et des astuces, aussi simples que tout simplement regarder le match sur lequel on est en train de parier en live. Ce n’est pas vraiment un grand conseil de pro, n’est ce pas ? Si ces personnes avaient vraiment trouvé la méthode, qui pense qu’ils auraient partagé l’info ?

Peut-être que le principal est de regarder les sites de pronostic sur les prochains matchs à jouer. Il est assez simple de croire que Manchester United va battre le PSG, par exemple. Il y a une part de hasard dans les paris sportifs, oui, mais il y a aussi une part de bon sens.

Le problème du taux de retour aux joueurs

Le taux de retour, c’est la part des mises qui peuvent être redistribuées. Si par exemple un bookmaker encaisse 1000 euros et qu’il en redistribue 800 à ses parieurs, il aura un taux de retour de 80%. La nouvelle loi plafonne le taux de retour aux joueurs à 85%. Il est donc interdit pour un bookmaker de pratiquer un taux de retour à 90 ou même 95% comme on peut le voir à l’étranger.

L’imposition légale d’un taux de retour vise à permettre une concurrence saine entre les différents bookmakers, qu’ils soient des sites en ligne ou des casinos. De plus, la taxe française est plus lourde qu’à l’étranger. Du coup, les sites français, en plus d’être lourdement taxés, sont obligés de pratiquer un taux de retour plus faible : ce sont les joueurs qui perdent, qui ne trouvent pas leur compte vis-à-vis des sites étrangers. Les sites « illégaux » ont encore de beaux jours devant eux…

Surendettement et jeu d’argent

70% des personnes surendettées ont des petits revenus, c’est-à-dire moins de 1500 euros par mois. Selon un rapport du Sénat, le développement du surendettement par les jeux d’argent suit la logique actuelle de la crise économique : les personnes à faibles revenus se laissent tenter par le jeu, comme possible solution à leurs problèmes financiers.

Le principal problème lorsque l’on se retrouve en surendettement à cause de ses dettes de jeu, de sa ludopathie, c’est que l’endettement est ici considéré comme volontaire : c’est un surendettement actif. En gros, la personne a provoquée elle-même son état de surendettement, contrairement aux autres qui l’ont subit, comme par exemple suite à la perte de son emploi. Pour qu’un dossier de surendettement aie des chances d’être accepté par la commission de surendettement, il faut que le dossier contienne des preuves de bonne foi, le surendetté devra apporter les preuves de son traitement contre son addiction, de sa recherche d’aide et de l’arrêt total du jeu de hasard.

Petite Histoire des jeux d’argent

L’Homme a toujours eu un comportement de joueur. Pour donner du piquant aux parties de jeu, il était fréquent de parier. La première trace connue de jeu de hasard, nous la devons aux Sumériens, qui jouaient aux osselets. A cette époque, le jeu avait un caractère religieux, le divin se manifestant dans le hasard. Jouer aux osselets permettait donc d’avoir l’avis des dieux.

Toutes les cultures ont connu le jeu, à toutes les époques. Déjà les chinois parlent de jeu d’argent 2300 ans avant la naissance de Jésus Christ !

Au delà de la dimension sacrée et religieuse, les jeux deviennent au fil du temps de simples divertissements, qui allaient être soumis aux règlements intérieurs des États. En 1638, à Venise, le casino est né. Il sera légalisé en 1806 en France. En 2010, le marché en ligne des jeux d’argent est libéralisé, mais très réglementé.

Infographie sur les risques des jeux d’argent

Dilemme, le projet d’éducation budgétaire par le jeu de Crésus, propose une infographie explicative des risques des jeux d’argent.

Infographie sur les risques des jeux d'argent

Il ne faut jamais faire de crédit pour jouer aux jeux de hasard.

Jouer est bénéfique, tant qu’on reste dans le raisonnable et le plaisir. On joue dès son enfance, on fait des paris, qui motivent et qui peuvent créer de bons liens sociaux. Le jeu permet de développer la mémoire et ajouter du piquant au quotidien.

C’est la petite excitation du pari, le petit plaisir, l’émotion juste avant de découvrir si oui ou non on a gagné. Il suffit de jouer une partie de poker entre amis, une partie de monopoly ou faire du livebetting pour comprendre. Chez certains, ce qui est un petit plaisir pour la majorité, devient une drogue dure au même titre que la cocaïne.

La dépendance peut provoquer des conséquences financières dramatiques. L’information est la base de tout si on ne veut pas tomber dans le piège. On ne pourra pas dire « je ne savais pas ».

Article rédigé par

José a travaillé au marketing de grandes sociétés financières. Ceci lui a donné ses premiers contacts avec les difficultés que pouvaient rencontrer les demandeurs de crédit.