Sommaire
On n’est pas obligés de faire le même métier toute sa vie
- Le marché de l’emploi change toujours plus vite, créant de nouvelles opportunités.
- Dans un monde où le licenciement est devenu la norme, les travailleurs doivent se réinventer.
- Il est possible d’obtenir un prêt pour pouvoir se former à son nouveau métier.
- L’Etat favorise la mobilité professionnelle en finançant des formations et en fournissant des aides à la reconversion.
Le crédit pour reconversion professionnelle
Qui dit reconversion professionnelle dit formation afin d’être à même de relever de nouveaux défis. Les formations coûtent souvent cher, il faut pouvoir les financer. Pourquoi avec un crédit, si on ne dispose pas de fonds propres.
Le Prêt Etudiant, pour les moins de 28 ans
Les jeunes voulant déjà faire une reconversion professionnelle existent. Ceux-là, les portes du Prêt Etudiant garanti par l’Etat leurs sont ouvertes, et n’ont pas de difficultés insurmontables à payer leur nouvelle formation à crédit.
En revanche, les autres…
Prêt pour formation professionnelle
Lorsque l’on a plus de 28 ans, et qu’on n’a plus accès au prêt étudiant, il faut trouver d’autres solutions. Les organismes financiers peuvent proposer un prêt dédié à la formation professionnelle. Il s’agit en fait que d’un prêt personnel non affecté dont le montant maximum dépend de l’établissement prêteur. On l’appelle plus génériquement « besoin de trésorerie ».
Les prêts accordés sont généralement entre 15 000 et 40 000 €. Leur durée de remboursement oscille souvent entre 60 et 84 mois.
Il n’y a donc pas véritablement de crédit spécifique pour ceux qui veulent changer de métier. C’est quelque chose de risqué aux yeux du banquier. Sauf, peut-être, ceux qui veulent exercer un métier avec beaucoup de demande sur le marché de l’emploi. Mais ce type de métier dispose souvent d’aides, rendant inutiles le prêt bancaire…
Crédit pour création d’entreprise
Une banque prêtera sans doute plus facilement aux entrepreneurs. Contrairement aux formations, qui peuvent s’étaler sur plusieurs années, une entreprise peut être opérationnelle rapidement.
Si le secteur choisi est porteur et le demandeur de crédit est compétent, avec un solide apport, les organismes financiers peuvent l’accompagner dans sa nouvelle aventure professionnelle. Mais, il faut le savoir, une banque aura sans doute plus de facilités à prêter à quelqu’un qui se met à son compte, mais continue de faire le même métier, plutôt qu’à une personne qui change radicalement de vie professionnelle…
Pour aller plus loin : Guide des aides et crédits pour entreprises
Aides à la reconversion professionnelle pour salariés
Les salariés peuvent obtenir, grâce au CPF ou au sein même de l’entreprise, des formations pouvant les aider à évoluer. Soit dans la même branche professionnelle, soit carrément changer de métier.
Compte Personnel de Formation (CPF)
Destiné aux salariés, le CPF est financé par la Caisse des Dépôts et des consignations. Celui-ci est alimenté en heures travaillées qui sont ensuite converties en euros. Cette aide permet aux salariés travaillant à temps plein de se former, tout en continuant à exercer leur métier et donc à percevoir leur salaire. Il est crédité de 500 € annuellement et est cumulable jusqu’à 5 000 €. Les employés reconnus comme non qualifiés perçoivent 800 € annuels. Le solde total de leur CPF est limité à 8 000 €. Il s’agit d’une aide principalement pour évoluer au sein de l’entreprise et de sa branche professionnelle.
Le CPF de Transition Professionnelle (ou Projet de transition professionnelle, auparavant « CIF – Congé Individuel de Formation ») est mis à la disposition des salariés qui décident d’eux-mêmes de suivre une formation en vue de se reconvertir et changer de profession. C’est la principale aide existante pour mener à bien leur projet. Ils doivent néanmoins obtenir l’accord de leur employeur avant d’entamer leur projet pour qu’ils puissent continuer de percevoir leur rémunération. Il leur est possible de suivre un cursus différent de leur secteur d’activité actuel afin d’être en mesure d’exercer un nouveau métier.
Plan de développement des compétences (PDC)
Le PDC est pris en charge ou même initié par l’employeur qui veut que ses salariés renforcent leurs compétences ou en développent de nouvelles afin de soutenir la croissance de sa structure. Ces derniers perçoivent toujours leur salaire, tandis que les frais de formation et les frais annexes sont payés par leur employeur.
Promotion par alternance (Pro-A)
Le Pro-A s’adresse aux employés souhaitant se former en alternance en vue de combler des lacunes découlant de l’absence de compétences ou de qualification par rapport à l’évolution technologique. La formation peut être motivée par la volonté de changer de métier ou d’accéder à un meilleur poste dans l’entreprise. Sa durée est comprise en 6 et 12 mois. À son issue l’étudiant reçoit une certification.
Les aides s’adressant aux non-salariés
Sans le soutien d’une entreprise, la reconversion professionnelle est plus difficile. Les aides sont souvent dirigées vers les chômeurs, soit pour créer leur propre entreprise, soit pour acquérir de nouvelles connaissances utiles sur le marché de l’emploi.
Travailleurs indépendants
Les artisans, les personnes exerçant une profession libérale et les auto-entrepreneurs peuvent décider de changer de métier à tout moment. Quelques dispositifs les aident à se former afin d’atteindre leurs objectifs :
- Le fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux. Il vient en aide aux travailleurs (autres que les médecins) souhaitant se former et qui exercent une profession libérale en entreprise individuelle ou en tant que gérant majoritaire.
- L’AGEFICE ou Association de gestion et du financement de la formation des chefs d’entreprise, accorde des financements aux dirigeants d’entreprise non-salariés travaillant dans le secteur du commerce, de l’industrie et des services.
- Les travailleurs exerçant une profession libérale médicale peuvent demander leur financement auprès du Fonds d’assurance formation de la profession médicale.
- Le fonds d’assurance formation des secteurs de la culture, de la communication et des loisirs quant à lui, vient en aide aux artistes-auteurs et à tout professionnel indépendant travaillant dans le secteur de la culture voulant suivre une formation en vue d’une reconversion professionnelle.
- Le fonds pour la formation des entrepreneurs du vivant (Vivéa) a pour vocation de soutenir les dirigeants d’entreprise agricole.
- OCAPIAT qui est l’Opérateur de Compétences pour la Coopération agricole, l’agriculture, la pêche, l’industrie agroalimentaire et les territoires développe des aides à destination des personnes travaillant dans le domaine de la pêche et de la conchyliculture.
Dans la plupart de ces organismes, pour ne pas dire tous, il faut avoir eu un chiffre d’affaires minimum pour pouvoir profiter des aides à la formation et reconversion professionnelle.
Les aides s’adressant aux chômeurs
Les personnes ayant perdu ou ayant quitté leur emploi peuvent chercher un poste dans un autre secteur d’activité plus intéressant ou porteur d’emplois. Elles peuvent prétendre aux aides suivantes :
- Le CPF : la perte d’emploi ne provoque pas la perte des droits acquis pour le CPF. Le chômeur peut donc utiliser son compte sans restrictions.
- Certains Conseils Régionaux proposent des aides dédiées aux demandeurs d’emploi voulant obtenir une formation. Le Chèque Pass Formation des Hauts-de-France par exemple peut financer jusqu’à 5000 euros. Les demandeurs d’emploi de la région doivent être inscrits à Pôle emploi et disposer d’au moins 250 € sur leur CPF.
Lire également : Aides pour trouver un emploi
Aides à la reconversion de Pôle Emploi
Pôle Emploi reste, pour les demandeurs d’emploi, la principale piste pour trouver de l’aide à la reconversion professionnelle. Le conseiller Pôle Emploi peut accompagner le demandeur d’emploi dans son projet de reconversion professionnelle. Il est utile, à ce stade, de faire un bilan de compétences.
Avant de démissionner, il faut demander à Pôle Emploi un Conseil en Evolution Professionnelle. Le conseiller saura déterminer sur le projet de reconversion professionnelle est viable, du moins aux yeux de Pôle Emploi. Si c’est oui, les aides de Pôle Emploi seront bien plus accessibles.
- L’Aide de retour à l’emploi formation : proposée par Pôle emploi, l’AREF permet aux bénéficiaires des allocations chômage ou ARE (Aide au retour à l’emploi) de suivre une formation dans le cadre de leur Projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE)
- La Rémunération des formations de Pôle emploi : elle peut être accordée aux chercheurs d’emploi qui ne perçoivent aucune aide de Pôle emploi, mais qui désirent suivre une formation agréée par cette institution dans le cadre de leur PPAE.
- L’Aide individuelle à la formation concerne les formations du PPAE qui ne sont pas ou peu prises en charge par d’autres financements.
- L’Action de formation préalable au recrutement : l’AFPR a pour vocation d’aider une personne à acquérir les compétences nécessaires pour occuper un poste qu’elle convoite ou que lui propose Pôle emploi.
- Les Actions de formation conventionnées par Pôle emploi : elles s’adressent aux personnes nécessitant d’une formation afin d’obtenir les compétences exigées sur le marché du travail.
- La Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle : la POE I peut intéresser toute personne choisie pour un poste dans une entreprise, mais qui doit d’abord se former afin d’obtenir les qualifications demandées. L’entreprise doit l’embaucher dès lors qu’elle a acquis les compétences exigées.
- La Préparation opérationnelle à l’emploi collective : la POE C est proposée aux personnes désirant se former afin d’obtenir les compétences les plus recherchées par les recruteurs. Ce sont les opérateurs de compétence et les différentes branches professionnelles qui détaillent les métiers faisant l’objet d’une pénurie.
- La Rémunération de fin de formation : elle est accordée par Pôle emploi aux demandeurs d’emploi suivant une formation, mais qui n’ont plus droit à l’allocation d’aide au retour à l’emploi ou l’allocation de sécurisation professionnelle.
On le voit, il existe beaucoup d’aides pour la reconversion professionnelle, du moins sur le papier. En pratique, on ne peut pas obtenir de l’aide pour n’importe quelle formation. Ces aides sont limitées, financièrement, dans le temps, et surtout dans le choix.
Pour aller plus loin : Crédit Chômeur, quels financements sont possibles ?
Les aides à la reconversion professionnelle pour les fonctionnaires
Les agents publics ont aussi la possibilité d’exercer un nouveau métier dans le privé ou de changer de corps. Cette nouvelle orientation professionnelle exige le plus souvent une formation. Des aides leur sont disponibles pour leur permettre de mener à bien leur projet :
- Le CPF, comme pour les salariés du privé, leur permet de se former et de se reconvertir. Un fonctionnaire peut parfaitement par la suite travailler dans le secteur privé ou fonder son entreprise.
- Le CPF Transition professionnelle donne accès aux fonctionnaires à des formations professionnelles ou personnelles à l’issue desquelles ils pourront se reconvertir. Il prend la forme d’une indemnité mensuelle forfaitaire la première année. Sa durée maximale est de 3 ans durant toute la carrière d’un agent.
- Le Congé de formation-mobilité des fonctionnaires de l’État : ce dispositif permet à un fonctionnaire de changer de corps à travers une formation.
- La période de professionnalisation : il permet à un agent de se former afin de remplir correctement un nouveau poste ou d’intégrer un corps relevant de la fonction publique hospitalière.
Pour aller plus loin : Crédit pour fonctionnaires
Les aides destinées aux handicapés
Les personnes handicapées voulant changer de métier disposent de dispositifs spéciaux afin de faciliter leur projet.
Le Fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique permet aux personnes en situation de handicap de se former en vue d’intégrer la fonction publique.
L’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées propose des aides financières aux bénéficiaires de l’obligation d’emploi qui aspirent à une reconversion professionnelle.
Pour aller plus loin : Crédit pour personne handicapée
Pourquoi s’engager dans une reconversion professionnelle ?
La reconversion professionnelle peut être motivée par plusieurs raisons :
- la volonté d’enrichir son parcours professionnel et de diversifier ses compétences
- le désir de s’accomplir et de découvrir de nouveaux horizons
- l’incapacité physique ou psychique à continuer d’exercer le même métier
- la volonté de s’affranchir des contraintes liées à son occupation actuelle
- le métier actuel est peu valorisant sur le point personnel et financier
- disposer de plus de temps pour soi, pour la famille, pour une passion
Il est révolu le temps où on aspirait à faire une longue carrière dans la même branche d’activité. Aujourd’hui, les travailleurs rêvent de découvrir de nouvelles opportunités de carrière, de s’épanouir en exerçant différents métiers jusqu’à la retraite. Il faut dire que notre siècle, en perpétuel changement, ainsi nous y oblige, pour le meilleur ou pour le pire.
Compléter une aide avec un crédit
Il est tout à fait possible de compléter une aide obtenue avec un prêt personnel. Le prêt personnel étant de fait une trésorerie disponible, elle peut être utilisée librement. Les formations ne sont pas toutes égales, et parfois prendre la bonne formation, mais un peu plus chère que ce que permet Pôle Emploi ou notre CPF peut faire toute la différence.
Questions / Réponses
Si le prêt est conséquent ou si son utilisation s’étale dans le temps, certaines banques permettent aux souscripteurs de le débloquer d’une manière fractionnée.
Plusieurs organismes soutiennent les personnes voulant changer d’orientation professionnelle. Ils les guident dans leurs choix, leur montrent les démarches à réaliser et peuvent même les mettre en rapport avec leur futur employeur. Parmi eux, on cite Pôle emploi, l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (AGEFIPH), le Conservatoire national des arts et métiers, la Chambre des métiers et de l’artisanat ou encore le réseau GRETA.
La reconversion professionnelle peut se faire en interne. Au sein des grands groupes, l’employé pourra être amené à changer de structure tout simplement et à occuper un nouveau poste n’ayant aucun rapport avec le précédent.