Sommaire
Aujourd’hui, un crédit en bitcoin peut s’assimiler à un crédit entre particuliers. Sans intermédiaire bancaire, une personne peut prêter directement des bitcoins à une autre. Mais comme pour un crédit utilisant des euros, il ne faut pas croire que tout est permis ou qu’on trouvera un inconnu prêtant beaucoup d’argent à n’importe qui !
Comment faire un crédit en bitcoin ?
Le crédit est basé sur la confiance. Il faut avoir la confiance d’être remboursé quand on prête. Bitcoin, de par sa nouveauté et surtout par sa décentralisation, ne permet pas d’avoir la confiance nécessaire pour prêter de l’argent sans passer par un intermédiaire.
On trouve sur le forum de discussion spécialisé Bitcointalk des sections entières dédiée au prêt. Il s’agit de particuliers demandant un crédit ou, plus rarement, proposant de prêter des bitcoins.
Passer par un forum est périlleux, et la législation que nous avons dans les crédits entre particuliers ne s’applique pas. Pour cette raison, les prêts en passant par un forum se font essentiellement entre forumeurs qui se connaissent depuis très longtemps, qui participent activement à leur communauté et qui inspirent la confiance.
Si on est aventureux, on peut essayer des plateformes de crédit bitcoin, mais étrangères. Il suffit de rechercher « bitcoin loan » pour trouver de nombreux services, où les arnaqueurs de tous poils peuvent se mêler aux entreprises de confiance.
Ces plateformes issues de la fintech utilisent un système de notation, comme les banques, pour évaluer le risque de ses clients. Il faut donc, comme dans une banque, fournir de nombreux documents afin d’accéder au crédit en bitcoin. Comme elles n’ont pas accès aux fichiers de la Banque de France, ce crédit est en théorie accessible aux interdits bancaires.
Pour inspirer la confiance aux éventuels prêteurs, il faut donner des garanties, ou « collatéraux ». On sera plus à l’aise au moment de prêter des bitcoins si en échange, nous avons un bien mis en garantie. En anglais, une garantie de crédit se nomme « collateral », d’où l’usage plus répandu en français du mot « collatéraux » pour des garanties de prêt en bitcoins.
Plateformes de prêt P2P en bitcoins
Les plateformes de prêt en bitcoins sont en tout point similaires aux plateformes de prêts entre particuliers ou de microcrédit. Elles présentent le projet à financer, et mettent en relation les potentiels investisseurs en bitcoin avec les demandeurs de crédit. Seule la monnaie change.
Bitbond présente des projets d’entreprise du monde entier, où chacun est libre de participer. On peut prêter ou se faire prêter en bitcoins, mais aussi en dollars ou en euros.
Pour faire simple : il ne s’agit que d’une plateforme de crédit entre particuliers acceptant le bitcoin. La confiance est ici de mise, il s’agit d’une entreprise allemande, assujettie aux lois allemandes et européennes. Bitbond est la principale plateforme de prêts en bitcoin à ce jour.
BTCPOP, une plateforme de prêts en bitcoins basée dans les Îles Marshall (paradis fiscal) semble fiable selon les 10 avis exprimés sur le site TrustPilot.
Les prêts peuvent être collatéralisés (avec garantie) et demandent la vérification de ses utilisateurs. Obtenir un prêt chez BTCPOP n’est pas plus simple que sur une autre plateforme de crédit entre particuliers. Comme pour Bitbond, il s’agit de prêts liés à des projets d’entreprise.
Le plus difficile, c’est de trouver la plateforme fiable et qui ne fermera pas ses portes au bout de quelques mois comme ce fut le cas pour la plateforme de prêt BTCjam. Il faut dire que le bitcoin et la blockchain, son support technologique, sont encore trop récents, les difficultés légales et technologiques pouvant se mettre en travers du chemin.
Néanmoins, nous ne sommes encore qu’au début des bitcoins. Lorsque nous verrons des banques traditionnelles proposer des crédits en bitcoin, nous saurons que cette crypto-monnaie arrive à un stade de maturité… à moins que ce ne soit un coup marketing.
Crédit immobilier en bitcoin
Il n’est pas possible de faire un emprunt conséquent sur le long terme avec des bitcoins. Nous avions vu que le système ne permet pas de présenter les garanties nécessaires pour s’assurer du remboursement sur de nombreuses années de la somme empruntée. Il faudra pour cela attendre qu’une banque commence à travailler en bitcoins.
Mais les initiatives se multiplient, l’agence immobilière australienne Forth Real Estate étant la première au monde à avoir vendu un logement en bitcoins. Aux Etats-Unis, Brelion, une plateforme de crowdfunding immobilier, accepte les investissements en bitcoins.
Plus proche de nous, Lodgis, spécialiste de la location meublée à Paris, propose de régler les frais d’agence en bitcoins. C’est une bonne idée, quand on sait que la plupart des clients Lodgis sont étrangers.
Légalité du crédit en bitcoins
Se faire prêter des bitcoins n’a rien d’illégal en France. De par son statut de monnaie virtuelle, la législation est encore assez souple : les taux d’intérêt ne peuvent pas être comparés aux taux d’intérêts en euros, les limites concernant les crédits à la consommation ne s’appliquent pas non plus.
Comme partout dès que l’on parle de choses qui ont de la valeur, les arnaques et les activités illégales sont nombreuses avec Bitcoin. Ce n’est pas tant Bitcoin qu’il faut accuser, mais plutôt la naïveté et l’ignorance des personnes qui se sont fait avoir. Les autorités judiciaires sont de plus en plus vigilantes, tout comme les utilisateurs de Bitcoin.
Echanger ses bitcoins en euros
Avoir des bitcoins, c’est bien, mais si on ne peut rien acheter avec, ça ne sert pas à grand-chose. Il est évident qu’il faut payer dans la mesure du possible en bitcoin, ne serait-ce que pour éviter les frais de change en euros. Avec le temps et l’acceptation de plus en plus banalisée du Bitcoin, il sera possible de vivre en permanence sans avoir à utiliser d’euros. Certains ont déjà essayé, comme le youtubeur « Autodisciple » :
Il ne faut pas oublier que dès lors que nous parlons d’euros ou de n’importe quelle autre monnaie « officielle », nous sommes soumis à des Lois, qui ne concernent pas, pour l’instant, Bitcoin.
Pour changer sa monnaie virtuelle en euros, il suffit d’utiliser une plateforme agréée par les autorités européennes : Paymium, la Maison du Bitcoin (avec Coinhouse) ou Bitboat, entreprises de confiance permettant toutes d’effectuer les opérations sur Internet.
Banque Bitcoin
Les « banques » bitcoin ne sont pas à proprement parler de véritables banques : elles n’octroient pas de crédits, ne proposent pas de carte de paiement ou de carnets de chèques. En revanche, il est possible de faire du trading en bitcoins ou, si on est un e-commerçant, de passer par leurs services pour se faire payer en bitcoins. Ces « crypto banques » conservent les bitcoins de leurs clients, et investissent en leur nom pour faire fructifier leur capital.
Avec la montée en puissance du bitcoin, les banques traditionnelles vont peu à peu commencer à proposer des services en crypto-monnaie. C’est notamment le cas depuis juillet 2017 d’une banque suisse, Falcon Private Bank, qui propose, comme les pionniers, de changer des bitcoins en euros et de faire du trading.
DAB bitcoin
Les distributeurs de bitcoins se démocratisent. Arrivés fin 2013 à Vancouver au Canada, on en trouve désormais un peu partout, y compris en France. Le premier distributeur français a été installé à Paris, à l’occasion de l’ouverture de la Maison du Bitcoin en 2014.
Il s’agit d’un « mini bureau de change » : on peut y convertir ses billets en euros en bitcoins, ou faire l’inverse. Attention, les frais de change sont ici assez importants : 10%. Ces DAB sont justifiés dans un monde où l’euro règne : c’est un service permettant de toujours avoir la possibilité d’obtenir des euros ou des bitcoins, même en cas de perte de son ordinateur ou de son smartphone, pour peu que l’on se souvienne de son mot de passe.
Carte « bancaire » Bitcoin
La société Xapo permet d’obtenir une carte de débit immédiat VISA, reliée à son portefeuille de bitcoins. Nous avons ici un moyen de paiement en bitcoins accepté pratiquement partout. Ce n’est pas vraiment une vraie carte « bitcoin » : la carte Xapo va payer le commerçant en euros, avec au passage les frais de change.
Une véritable carte Bitcoin devrait permettre de payer le commerçant avec des bitcoins, sans frais de change, mais ceci est inutile : un commerçant acceptant les bitcoins n’a pas besoin de carte, vu qu’il suffit d’effectuer le transfert via l’application de son portefeuille directement vers le portefeuille du commerçant.
La carte Xapo reste néanmoins le moyen le plus pratique de dépenser ses bitcoins ou même de retirer de l’argent au distributeur. Précisons pour les plus distraits qu’il ne s’agit en aucun cas d’une carte de crédit !
Sources : bitcoin.org, Virtual Currency Schemes (BCE)
Il est encore trop tôt pour les crédits en bitcoin grand public
Se faire prêter des bitcoins est tout à fait possible, mais la nouveauté de cette crypto-monnaie ne permet pas d’avoir suffisamment de confiance pour obtenir des montants élevés. Le mieux est de passer par des personnes de son entourage qui utilisent bitcoin, et de faire un crédit entre particuliers. Le crédit en bitcoin est ainsi totalement en dehors de la sphère institutionnelle : on ne passe pas par une banque, on n’utilise pas d’euros, tout se fait en P2P, ou, en français, de « pair à pair ».
Le Bitcoin n’est pas forcément de la finance équitable ou solidaire, il s’agit plutôt d’une monnaie sans « dieu ni maître ». Pour beaucoup, ne plus enrichir les banques qui ont tant contribué à l’instabilité économique que nous traversons est un argument suffisant pour utiliser une monnaie qui ne dépend de personne d’autre que ses utilisateurs. Mais en sachant que de nombreux experts prédisent un crash des bitcoins, ou du moins une très grande perte soudaine de sa valeur, on ne peut pas vraiment affirmer que les bitcoins seraient plus stables que la monnaie « classique », d’autant plus qu’ici, il n’y a pas de fonds de garantie pour protéger les possesseurs de bitcoins.