Mère au foyer : CAF et aides financières familiales

Selon l’INSEE, 24,7% des familles en France étaient monoparentales en 2020. Un tiers de ces parents vivant seuls avec leurs enfants n’avaient pas d’emploi. Sans salaire et sans conjoint pour aider, la mère au foyer et ses enfants dépendent de l’aide sociale, que nous vous présentons dans cet article.

Le salaire des femmes au foyer

Une mère sans emploi est une femme qui ne gagne pas d’argent. Pourtant, élever des enfants et gérer une famille est souvent bien plus compliqué qu’un emploi rémunéré.

Une étude du site américain Salary, confirmée par le site Prontopro, affirme que la valeur du travail d’une maman au foyer est de 6400 € par mois, pour 94 heures de travail par semaine.

Il faut distinguer deux types de femmes au foyer :

• Les femmes au foyer dont le mari travaille : très peu d’aides pour des mamans qui dépendent entièrement de leur conjoint.
• Les femmes au foyer célibataires : les familles monoparentales ont des aides spécifiques.

👉 À savoir : un père au foyer a les même droits qu’une femme au foyer.

RSA parent isolé : revenu de la femme au foyer célibataire

Les parents isolés bénéficiaires du RSA peuvent obtenir le « RSA parent isolé ». Il est possible de le demander dès la grossesse, que l’on déclare à la CAF.

• Le RSA parent isolé est versé en 12 mensualités seulement si l’enfant a plus de 3 ans.
• Tant qu’il n’a pas 3 ans, on peut le toucher tous les mois, de la grossesse jusqu’au jour de ses 3 ans.

Une fois les 12 mensualités « majorées » versées ou que le plus jeune enfant a plus de 3 ans, le RSA parent isolé s’arrête.

👉 La CAF a fait un petit récapitulatif des aides financières en cas de séparation d’un couple.

👉 À savoir : une personne en couple, mais dont le conjoint vit séparément, n’est pas « isolée ». Ainsi, une femme mariée dont le mari travaille et vit dans une autre région n’est pas un parent isolé.

Montants du RSA parent isolé

En lisant ce tableau, on comprend qu’une femme seule, sans travail mais 5 enfants à élever, peut donc avoir un revenu disponible mensuel de 1726,57 euros en 2023.

Allocations familiales

Les allocations familiales, versées par la CAF, permettent aux parents d’obtenir une aide financière. C’est le nombre d’enfants et les revenus du foyer qui vont déterminer le montant des allocations familiales.

Montants des allocations familiales 2023

Lire aussi : allocations pour étrangers

Pour une vision plus complète, prière de visiter la page pour calculer ses allocations familiales de la CAF.

Exemple : une famille avec 5 enfants touche par mois en 2023 le montant de 687,75 € si elle a gagné moins de 88 990 € en un an.

Il n’y a pas de plafond aux allocations familiales. Plus on a d’enfants, plus on a d’argent, à raison de 181,92 € par mois par enfant en plus à partir du 4ème. Ces montants changent quand l’enfant grandit, l’état considérant qu’un adolescent coûte plus cher qu’un petit enfant à faire vivre.

👉 Pour un enfant qui a 14 ans ou plus, on reçoit 71 € supplémentaires par mois.

Exemple : pour une famille aux revenus annuels inférieurs à 88 990 €, toujours avec 5 enfants, dont deux qui ont plus de 14 ans, les allocations familiales sont de 687,75 € et deux fois 71 € supplémentaires, soit au total 829,50 €

Enfants de 18 ans et plus

Jusqu’aux 20 ans de l’enfant, rien ne change. Pour les enfants de plus de 20 ans et de moins de 21 encore à charge, il est possible de recevoir une allocation forfaitaire, une allocation qui remplace l’ancienne allocation familiale qui se terminait à ses 20 ans.

Pour la recevoir, il faut avoir trois enfants à charge le mois d’avant les 20 ans de l’enfant.

Si l’enfant travaille, il ne doit pas avoir de revenus professionnels supérieurs à 1 070,78 € mensuels. Cette allocation est de 89,78 € par mois au maximum.

Les allocations familiales sont cumulables avec toutes les autres allocations.

Complément familial, pour famille nombreuse

Les familles composées d’au moins trois enfants âgés entre 3 et 20 ans peuvent bénéficier du « complément familial » de la CAF. Cette prestation sociale est majorée pour les parents isolés.

Pour une mère au foyer et isolée, la prestation s’élève à 277,23 €. Avoir 3 ou 8 enfants ne change pas le montant de cette prestation, qui est fixe.

Familles nombreuses, lisez notre article : aide aux familles nombreuses

Les prestations sociales de la CAF viennent en aide aux parents qui ont de faibles ressources financières. Une aide très différente de l’assistanat si souvent critiqué ! Nous parlons de mères au foyer, qui ont sacrifié leur carrière professionnelle au profit de leurs enfants, parfois par choix, mais surtout par contrainte

ASF, Allocation de Soutien Familial : allocation pour parent seul, mère célibataire

Selon la CAF, « l’ASF est versée pour élever un enfant privé de l’aide de l’un ou de ses deux parents. ». Nous sommes ici dans la configuration typique de la famille monoparentale, où un seul parent subvient aux besoins de l’enfant.

L’ASF intervient notamment lorsque l’autre parent ne paye pas la pension alimentaire, ou si celle-ci est inférieure à 187,24 €.

👉 L’ASF n’est pas réservée qu’aux parents seuls, mais aussi aux personnes seules ayant recueilli un enfant et qui en ont la charge. C’est par exemple le cas de la grand-mère qui aurait recueilli son petit-fils. Cette allocation est valable jusqu’aux 20 ans de l’enfant. Elle prend fin si le parent isolé se remarie ou se pacse.

Montant de l’ASF

Au 1^er octobre 2023, l’aide est de :

• 187,24 € par mois et par enfant n’ayant qu’un seul parent pour l’aider.
• Si la pension alimentaire est inférieure à 187,24 €, l’ASF paye la différence, sauf ci celle-ci est inférieure à 15 €.
• Pour ceux qui n’ont aucun des deux parents (enfant recueilli), le montant est de 249,59 €.

La CAF propose son formulaire pour une demande d’allocation de soutien familial sur leur page des formulaires de demande de prestation, que vous pouvez télécharger.

👉 À savoir : dans le cas d’un parent isolé parce que l’autre parent refuse de payer la pension alimentaire, l’ASF est versée pendant 4 mois, et ensuite, à partir du 5^ème mois, seulement si une procédure judiciaire est en cours contre le parent qui ne veut pas payer. Je conseille à ce sujet la lecture de l’article sur le recouvrement des impayés.

Lire également : l’aide sociale urgente des CCAS, en cas de problème exceptionnel

Paje : prestation d’accueil du jeune enfant

Pour un enfant qui arrive dans la famille, qu’il y soit né ou adopté, il est possible de bénéficier de la Paje (prestation d’accueil du jeune enfant).

Cette prestation est en fait composée de plusieurs allocations :

1. prime à la naissance ou à l’adoption
2. allocation de base
3. Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE)
4. complément de libre choix du mode de garde

Ces prestations sont cumulables entre elles ou avec d’autres allocations sous certaines conditions. Le site mon-enfant.fr  permet d’anticiper et d’organiser au mieux l’arrivée d’un enfant dans la famille. Nous signalons notamment la présence sur ce site officiel d’une page de « simulation du montant de la Paje ».

Allocation bébé, prime à la naissance

La prime à la naissance ou à l’adoption ne se verse qu’une fois, pendant le 7^ème mois de grossesse. Le montant en octobre 2023 pour les parents isolés est de 1019,40 €.

La prime à la naissance est soumise à un plafond de ressources.

Allocation de base

On a droit à cette aide, si on a un enfant de moins de 3 ans à charge, ou que l’on vient d’adopter un enfant de moins de 20 ans, tout en ne dépassant pas les plafonds de revenus fixés.

 L’allocation de base est de 184,81€ par mois en octobre 2023, à partir de la naissance de l’enfant, jusqu’à ses 3 ans. L’allocation partielle est de 92,40 €. Si plusieurs enfants naissent en même temps (jumeaux, triplés…), on obtient autant d’allocations de base que d’enfants.

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Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) : arrêter de travailler pour s’occuper de bébé 

Cette prestation, est versée au parent qui a fait le choix de ne pas travailler pour s’occuper de son enfant de moins de 3 ans. Le montant de la prestation est dépendant des ressources des parents.

👉 Il est possible de toucher une part de cette allocation si on travaille à temps partiel.

Pour en bénéficier, il faut avoir au moins cotisé 8 trimestres à l’assurance vieillesse les deux dernières années avant l’arrêt du travail en cas de premier enfant. Si c’est le deuxième, 8 trimestres les 4 dernières années avant l’arrêt et à partir du 3^ème enfant, 5 années.

Montants de la prestation partagée d’éducation de l’enfant

Cette prestation permet pendant au moins un an d’être mère au foyer (ou père au foyer) et de s’occuper de son enfant plutôt que de travailler.

C’est un bon calcul à faire, si pour travailler, nous devons payer une nounou. Souvent, le peu d’argent qui reste est inférieur au montant de cette prestation.

Aide à la garde des enfants

Une femme au foyer, si elle veut retrouver du travail, doit pouvoir faire garder ses enfants.

Aide à la garde d’enfants pour parents isolés : AGEPI

Cette aide est destinée aux demandeurs d’emploi s’occupant seuls de leurs enfants de moins de dix ans, qui ont retrouvé du travail, ou qui suivent une formation. Nous parlons ici des demandeurs d’emploi qui n’ont plus le droit aux indemnités chômage, ou qui sont au RSA, à l’ASS (allocation de solidarité spécifique), à l’AAH (allocation aux adultes handicapés) ou à l’ATA (allocation temporaire d’attente).

Cette aide est à demander au Pôle Emploi.

Exemple : pour ceux qui ont retrouvé un emploi de 15 à 35h par semaine, en CDI ou en CDD de 2 mois au minimum, l’aide est de 416 €.

Allocation garde enfant : « complément de libre choix du mode de garde » CMG

la CMG est un complément d’allocation, permettant aux familles d’alléger leur facture de nounou (ou assistante maternelle) ou leur facture de baby-sitter (plus connue sous le nom de « garde d’enfant à domicile » pour l’administration). Le calcul de cette aide est complexe, et dépend des ressources des parents et de l’âge de l’enfant. Le site de la CAF vous en dira plus.

Pour référence, avec des revenus inférieurs à 21 661 € annuels, la CMG pour garder un enfant à domicile de moins de 3 ans s’élève en 2023 à 506 €.

Mère au foyer et cotisations retraite

Le parent au foyer, que ce soit la mère, ou très rarement le père, ne travaille pas. Mais il conserve tout de même certains droits, notamment en termes de retraite : l’assurance vieillesse du parent au foyer (Avpf). Sous conditions de ressources, il est ainsi possible d’avoir la continuation de ses droits à l’assurance vieillesse si on s’est arrêté de travailler pour s’occuper des enfants (ou d’un adulte handicapé). En clair : c’est la CAF qui cotise pour la retraite du parent resté au foyer.

👉 À savoir : chaque enfant né depuis 2010 accorde 8 trimestres supplémentaires d’assurance retraite.

Aides au logement pour mère au foyer

Il existe trois aides principales pour se loger, mais aucune ne cible spécifiquement la mère au foyer ou le parent isolé.

• APL, aide personnalisée au logement : une aide pour payer son loyer, soumise à conditions de ressources.
• ALF, allocation de logement familiale : une aide pour payer son loyer, si on est bénéficiaire de prestations familiales.
• ALS, allocation de logement sociale : pour ceux qui ne peuvent pas avoir d’APL ou d’ALF. L’ALS est également soumise à conditions de ressources.

Ces aides ne sont pas cumulables.

Le fait d’être mère au foyer ne donne pas un droit automatique à l’aide au logement. Ce sont les ressources et le nombre d’enfants qui sont importantes.

👉 En revanche, une femme seule avec enfant est prioritaire lors de l’attribution d’un logement social.

Allocation de rentrée scolaire, ARS

Pour bénéficier de cette aide financière soumise à conditions de ressources, il faut avoir au moins un enfant de 6 ans ou plus, scolarisé. Cette allocation de rentrée scolaire est versée tous les ans, jusqu’à ses 16 ans. Pour les enfants qui ont entre 16 et 18 ans, il faut prouver qu’ils sont encore à l’école avec un certificat de scolarité pour pouvoir profiter de l’allocation.

L’allocation change avec l’âge de l’enfant.

L’allocation est en général versée fin août.

Allocations et handicap

Allocation enfant handicapé, enfant malade

Un enfant handicapé demande beaucoup de soins de la part de ses parents. Dans l’objectif de simplifier un peu la vie de ceux qui ont à leur charge un enfant handicapé, l’Etat attribue l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé, AEEH.

Pour en bénéficier, le taux d’incapacité doit être au moins égal à 80%, et l’enfant doit avoir moins de 20 ans. Cette AEEH de base peut être complétée en cas de besoins particuliers par une prestation de compensation du handicap (PCH). Ces besoins particuliers peuvent être un handicap plus important et qui coûte cher, un parent qui doit arrêter de travailler pour s’occuper de son enfant malade, ou devoir embaucher quelqu’un pour s’occuper de l’enfant handicapé.

Pour les enfants souffrant d’un handicap avec un taux d’incapacité compris entre 50 et 79%, il est également possible de toucher l’AEEH, s’il est scolarisé dans une école spécialisée, s’il faut lui donner une éducation spéciale ou des soins à domicile.

Les allocations mensuelles sont de 142,70 euros en octobre 2023 (montant de base). Suivant le type de handicap, il peut y avoir lieu à un complément de l’AEEH, allant jusqu’à 1 353,60 €.

Allocation Parent handicapé : Prestation de Compensation du Handicap (PCH)

La prestation de compensation du handicap peut également prendre en compte le parent en situation de handicap.

Les montants forfaitaires mensuels accordés varient selon l’âge de l’enfant :

• Pour le besoin d’aide humaine (pour payer quelqu’un qui s’occupe de certaines tâches du quotidien quand les enfants sont encore trop petits) :
  • 900 € pour un enfant de moins de 3 ans, 1 350 € pour les familles monoparentales ;
  • 450 € pour un enfant entre 3 et 7 ans, 675 € pour les familles monoparentales.

👉 Si le parent en situation de handicap est seul, l’aide est majorée de 50%.

Pour le besoin d’aides techniques (achat de matériel spécialisé de puériculture, par exemple) :

• 1 400 € à la naissance de l’enfant ;
• 1 200 € à son 3^e anniversaire ;
• 1 000 € à son 6^e anniversaire.

Crédit et femme au foyer

Sans revenus, disons-le clairement, le crédit est quasiment impossible. Inutile de penser à un crédit immobilier. En revanche, suivant le projet à financer ou les garanties présentées au prêteur, certains crédits spécifiques restent accessibles.

👉 Lire également : crédit pour femme

Obtenir un crédit grâce au mari

L’écrasante majorité des crédits octroyés aux femmes au foyer (ou hommes au foyer) le sont au titre du co-emprunt. Le couple fait une demande de crédit auprès de leur banquier, s’engageant à rembourser, à deux, les mensualités. Même si l’épouse n’a pas de revenus, elle est solidaire de son mari, et pour la banque, elle a un crédit à rembourser également.

Nous l’évoquons dans notre article sur le crédit à deux, le choix de faire un crédit en couple dépend du contrat de mariage. Sans contrat, le couple est solidaire de toutes les dettes, sauf celles qui ont été contractées de manière frauduleuse, dans le dos du conjoint, ou pour le seul bénéfice de l’emprunteur. En séparation de biens, on peut faire un crédit seul, n’engageant pas le conjoint.

Il ne faut pas oublier que bon nombre de femmes, se retrouvant seules après un divorce, sont condamnées à payer un crédit qu’elles ne peuvent pas rembourser ! Mieux vaut lire l’article « dettes de l’ex-conjoint » avant de se lancer dans un crédit.

Crédit pour mère au foyer isolée

Si la mère au foyer n’est pas rentière et ne dépend que des aides sociales pour vivre, le crédit lui est fermé. Seul le minicrédit pour de très petites sommes ou le microcrédit social lui sont accessibles.

Obtenir un crédit avec une pension alimentaire

Les banques sont libres de ne pas accepter la pension alimentaire dans le calcul des revenus au moment d’octroyer un crédit. Quand on sait que 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées, le risque pour une banque d’avoir des impayés de crédit est bien trop grand.

Il est ainsi inutile de penser que l’on pourra obtenir un crédit sur le long terme uniquement avec la pension alimentaire, un revenu qui n’est pas considéré comme étant stable. De plus, la pension alimentaire ne dure que jusqu’à l’indépendance financière des enfants. Difficile d’obtenir un crédit immobilier de plus de vingt ans dans ces conditions.

Lire également : Le crédit pour personnes au RSA

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